Composer de parfums relève souvent de
l'illusionnisme, du mimétisme, du travestissement, bref de l'art de
faire prendre des vessies pour des lanternes (dans le domaine
olfactif bien sûr).
Je cherchais une alternative crédible
et abordable à la précieuse huile essentielle de santal, tout en
restant dans le domaine des matières premières naturelles. Après
quelques essais, je me suis arrêté à cette combinaison simple :
Baume de copahu HE : 6
Cèdre de Virginie HE : 2
Le baume de copahu est une oléorésine
obtenue par distillation de la résine du copaïer ( Copaifera
officinalis) que j'avais présenté dans un précédent article.
Le
cèdre de Virginie propose cette odeur de cèdre sec typique de celle
du crayon que l'on taille.
Dans
ma combinaison le copahu amène la facette résine douce et épicée
du santal, et le cèdre sa facette boisée.
D'autre
part, le prix de ces deux essences au détail est bien moindre
(autour de 5 euros les 10ml) que celui du santal ( 50 à 80 euros les
10ml).
Alors
que vaut ma petite supercherie ?
Je
me suis livré à une comparaison olfactive sur touche entre :
- Ma formule copahu-cèdre
- L'huile essentielle de santal blanc (Santalum album)
- L'huile essentielle de santal jaune ( Santalum austrocaledonicum)
- Un santal synthétique, le Sandalmysore Core.
Sur
touche fraîche, ma formule fait illusion, elle simule de façon
satisfaisante le parfum des essences naturelles de santal, en
particulier du santal jaune, en étant toutefois un peu moins
puissante. Bien sûr, la supercherie ne tiendrait pas trois secondes
sous le nez d'un connaisseur en matières premières. Entre les deux
santals véritables, la différence est de l'ordre de la nuance :
le santal blanc est plus rond, plus lacté alors que le santal jaune
est plus résine, plus vif. Quant au Sandalmysore Core, il met plus
en avant l'aspect résine lactée, mais oublie la facette bois sec.
Un
gros bémol toutefois pour ma formule : elle manque sérieusement
d'endurance. En effet, elle s'avère nettement moins tenace que les
santals authentiques et synthétiques, ce qui n'est pas un moindre
défaut. Ma formule serait une note santal de cœur acceptable, mais
très insuffisante pour une note de fond.
Pour
y remédier, il est possible d'utiliser le tour de passe-passe
classique des parfumeurs soumis à des contraintes budgétaires :
utiliser un peu d'authentique dans beaucoup d'imitation.
La
formule serait alors (en restant dans une optique parfumerie
naturelle) :
Baume de copahu HE : 6
Cèdre
de Virginie HE : 2
Santal
blanc (ou jaune) HE : 2
Évidemment,
si le budget n'est pas une contrainte, allons au plus simple :
Santal
blanc HE : 10.
Illustration :
source/crédit Midpac.co
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